Histoire de brazzaville
Savorgnan De Brazza chez Makoko, Roi des Batékés
Ville située au cœur de l’Afrique centrale, Brazzaville doit son existence à l’explorateur Franco-Italien Pierre Savorgnan De Brazza. En 1904, elle devient la capitale du Congo-Français et de l’Afrique équatoriale Française (AEF). Dès le début de la première guerre mondiale en 1940, elle accède suite à l’occupation de la France par l’Allemagne Nazie, au statut de capitale de la France libre, ce qui permit à Brazzaville d’abriter la célèbre « conférence de Brazzaville » tenue en février 1944, à l’initiative du général de Gaulle. C’est au cours de cette conférence que fut définie la nouvelle politique française, prélude à l’émancipation des anciennes colonies françaises d’Afrique noire.
De la petite station qu’elle représentait en 1880, elle a su au fil des années, marquer une courbe exponentielle en faveur de son développement. En 1891, on y trouve quelques maisonnettes construites à l’aide de matériaux locaux dérisoires et une seule construite en briques. Vers 1896, quelques bâtiments officiels voient le jour. Il y a, l’habitation aux murs peints à la chaux du Trésorier-payeur, celle du délégué de l’intérieur construite en briques et celle d’un modèle encore primitif, recouverte de paille appartenant à l’administrateur. En face de ce dernier, une longue baraque en planches montée sur pilotis, c’est la demeure du médecin. C’est ce petit univers qui constitue Brazzaville, tel que décrit par le capitaine Baratier, au service de monsieur Marchand.
C’est à la suite du traité de paix signé avec le roi des Batéké Makoko Iloo que De Brazza put prendre possession du petit poste de Ntamo, actuel Brazzaville et put le laisser sous la garde du sergent sénégalais Malamine. Le choix fait par De Brazza d’installer le poste de Ntamo au bord du fleuve avait été motivé non seulement par le bel air produit en bord de fleuve, mais aussi par sa vision de faire de ce poste, une plaque tournante de la navigation fluviale, ralliant la côte atlantique par des caravanes et plus tard par la voie ferrée.
Un aperçu institutionnel de la commune de Brazzaville
Fondée le 3 octobre 1880, la ville de Brazzaville est érigée en Commune constituant une circonscription autonome du Moyen-Congo (Journal officiel de 1912, P.9 signé du Gouverneur Général, Martial Merlin). La Mairie de Brazzaville est dirigée de 1911 à 1956 par un fonctionnaire du corps des administrateurs des colonies qui a porté le titre d’administrateur-maire, assisté par une Commission Municipale. La Commission Municipale comportait outre l’administrateur-maire, quatre (4) membres choisis par le notable français, fonctionnaire ou non, habitant de la Commune.
- La Commission Municipale était nommée pour deux (2) ans ;
- Les fonctions des membres de la commission municipale étaient gratuites ;
- La Commission Municipale se retrouvait en session ordinaire deux (2) fois par an. Elle réglait par ses délibérations, les affaires de la ville.
L’administrateur-maire, outre ses fonctions traditionnelles, remplissait les fonctions d’officier d’Etat-civil. Il veillait à l’exécution des lois, décrets et règlements et prenait tous les actes et mesures de police pour assurer leur application dans l’étendue de la Commune.
A partir du 18 novembre 1958, la Commune de Brazzaville est devenue une Commune de plein exercice avec à sa tête, un Conseil Municipal issu des premières élections locales de la même année.
Le premier Maire élu Président du Conseil Municipal est l’abbé Fulbert YOULOU. Il est en 1956, membre du gouvernement, Ministre de l’Agriculture de 1956 à 1959. Il est Président de la République du Congo de 1960 à 1963, ce qui va justifier de 1956 à 1963, la présence successive à la Mairie de Brazzaville des Maires Délégués.
Le renversement du Président de la République, l'abbé Fulbert YOULOU, Maire de Brazzaville, eut lieu à la suite des journées dites les trois (3) glorieuses des 13, 14 et 15 août. La Mairie de Brazzaville sera dirigée au plan administratif par une délégation spéciale avec à sa tête un administrateur-maire. Cette expérience de la délégation spéciale va se poursuivre de 1965 à 1969.
L’accession au pouvoir et à la magistrature suprême du Commandant Marien NGOUABI va relancer l’instauration d’un régime de parti unique et l’organisation des élections locales dites populaires. Cette fois-là, la Mairie de Brazzaville est dirigée au plan administratif par un Président du Conseil Populaire, Maire de Brazzaville.
Suite à la mort du président Marien Ngouabi, le 18 mars 1977, la délégation spéciale fera de nouveau sa réapparition avec l’arrivée au pouvoir du Comité Militaire du Parti.
Le 5 février 1979, le Président Denis SASSOU NGUESSO arrive au pouvoir et relance les élections Populaires au niveau Régional et Communal. Le Maire de Brazzaville va porter le titre de Commissaire politique.
L’AVENEMENT DE LA DEMOCRATIE
A la suite de la conférence nationale souveraine tenue à Brazzaville de février à mai 1991, trois (3) administrateurs-maires vont être nommés successivement à la tête de la Mairie de Brazzaville au plan administratif.
Le pouvoir central issu des élections générales démocratiques de 1992 va mettre un terme en 1994, aux nominations des administrateurs dans la Commune de Brazzaville. Ainsi, de 1994 à 1997, le Conseil Municipal de Brazzaville est installé avec un bureau de trois membres.
A l’issue de la guerre du 05 juin 1997, le nouveau pouvoir nomme de 1997 à 1999 à la Mairie de Brazzaville pour un mandat de deux (2) ans, un administrateur-Maire assisté de deux (2) adjoints. En mai 1999, un autre administrateur-maire sera nommé et assisté également de deux (2) adjoints.
Les élections démocratiques de 2002 vont aboutir à l’installation d’un Conseil Municipal en février 2003. Le Conseil Municipal a élu à son tour un bureau de cinq (5) membres, renforcé par la loi 11-2003 du 6 février 2003 portant statut de la ville de Brazzaville et de Pointe-Noire. Brazzaville est à compter de cette date érigée en Département, les limites territoriales du département de Brazzaville sont les mêmes que celles de la commune de Brazzaville.
Tableau synoptique des maires
1956